Les âmes grises

Prix RENAUDOT 2003

de Philippe Claudel publié en 2006

présenté par Sylvie Maïo

 

L'histoire nous est contée par un narrateur, qui n’appartient pas directement aux personnages du roman. Il fait le récit d’une vieille affaire qui date de 20 ans.  Au cours de l’hiver 1917, alors que la France subit l'épouvantable boucherie de la Grande Guerre, un fait divers va bouleverser la vie d’un petit village à une vingtaine de kilomètres de V., non loin de de la ligne de front. 

 

En allant à son travail par un froid sibérien, le fils Bréchut a découvert dans l'eau de la rivière, le corps sans vie d'une petite fille. C’est la petite BOURRACHE, « Belle de jour ». Elle a dix ans. 

 

Pierre Ange DESTINAT est procureur à V.  Après chaque procès, il va déjeuner au Rébillon, un restaurant tenu par BOURRACHE avec ses 3 filles, Aline, Rose et Belle de jour.

Une table est réservée à l'année au magistrat, mais la meilleure place est toujours pour le juge MIERCK.

Ces deux-là ne s'aiment pas.

Le juge MIERCK est prévenu du décès de « Belle de Jour ». Il arrive donc  avec son greffier sur les lieux où gît le corps de la fillette. Personne ne connait son nom, on l'appelle «  Croûteux », en raison d'un vilain eczéma.

 

Victor Desharet, le médecin de V., aperçoit des marbrures violettes sur le cou de la victime. Il conclut à une  «Strangulation!»

Non loin des lieux du crime, dans le mur d’enceinte d’une vaste propriété, une porte est entrouverte. Elle donne accès au parc du château où demeure le Procureur DESTINAT.

 

DESTINAT & MIERCK font parties du même monde, celui des «bonnes naissances». Ils ne s'apprécient guère mais s’ignorent. « Tu ne m'embêtes pas, je ne t'embête pas».

 

Qui a tué Belle de jour, un homme du village, un déserteur fuyant la Guerre, le Procureur ? 

Il y a aussi la jeune institutrice, Lysia VERHAREINE, installée dans la petite maison qui dépend du château du procureur.

Sur des cahiers personnels, le narrateur retranscrit les évènements, rassemble tous les éléments d’information. Il  fait son enquête. Quel secret se cache derrière tout ça ?

 

Au début du livre, le récit est un peu décousu. Il raconte des faits, puis il passe à d'autres. Il faut arriver à la fin du roman pour comprendre la cause de cet éparpillement.

«Les salauds, les saints, j'en ai jamais vu. Rien n'est ni tout noir, ni tout blanc, c'est le gris qui gagne. Les hommes et leurs âmes, c'est pareil... T'es une âme grise, joliment grise, comme nous tous...»

 

 

                                                                                                                        Sylvie MAÏO