Les enfants d’Elisabeth

De Hélène Legrais, publié en 2006

Présenté par Suzanne Courant

 

Prologue

1936, le général FRANSISCO FRANCO, s’engage contre le gouvernement républicain. Cette guerre fratricide fait des centaines de milliers de victimes. En 1939, après la victoire des nationalistes, FRANCO devient le « CAUDILLO » (le guide). C’est la « RETIRADA » de vagues de réfugiés vers la France. En 1939 la chute de Barcelone provoque un exode sans précèdent. Pres d’un million de personnes franchissent la frontière des Pyrénées dans de terribles conditions. Des camps précaires sont édifiés à la hâte. Rivesaltes, Argelès... Les réfugiés dorment dans des trous sur des plages balayées par le vent et entourées de barbelées. Les enfants en bas âge sous alimentés sont laissés sans soins. Les mères accouchent sans aide dans le froid et la saleté. Beaucoup de nouveaux nés décèdent dans ce climat délétère.

 

Elisabeth EIDENBENZ, quatre-vingt-treize ans aujourd’hui, vit près de Vienne.

Helene LEGRAIS l’a rencontré et à travers ce livre, témoigne de la volonté, de la force et du cœur de cette jeune bénévole, de son combat exceptionnel. Elle a mis sur pied, dans les Pyrénées Orientales, au château d’ELNE, avec l’aide de l’organisation humanitaire helvétique, une maternité de fortune sous l’égide du secours Suisse, aux enfants victimes de la guerre. De fin 1939 à avril 1944 quelques six cent enfants y sont nés. D’abord espagnols, ensuite juifs et tziganes. Elle accueille des femmes enceintes, leur donnant la possibilité d’accoucher décemment dans ce havre de paix au milieu de la tourmente et la barbarie de ce XXe siècle.

Theresa, rebelle espagnole, arrivée là malgré elle et porteuse d’un enfant non désiré va nouer des liens d’amitié avec Elisabeth et restera cinq ans auprès d’elle, pour la seconder. Ensemble, elles iront d’un camp d’internement à l’autre chercher des femmes nécessiteuses. Susana femme enfant, Remei la couturière aux doigts de fée, Candelaria dont les enfants sont restés au camp, Christina la blonde suicidée, Maria la cantatrice, Henia la juive prête à tout pour la circoncision de son bebe, Carmen dont le nouveau-né survivra, nourri avec de la patate douce, Esther gâtée par une existence aisée sous le choc de son arrestation et tant d’autres encore .Toutes ont pu bénéficier pour quelques semaines ou  quelques mois  de l’aide d’Elisabeth avant de repartir vers leurs destins .Certaines femmes  s’en sortiront ,d’autres pas .Certains enfants s’en sortiront d’autres pas. Mais ceux qui auront cette chance, se souviendront du dévouement et du courage de cette fille d’un pasteur Suisse et de son action menée au service des plus faibles. En 1944, la Wehrmacht réquisitionne le château.

Au lendemain de la guerre, Elisabeth poursuit son périple humanitaire en s’occupant des enfants réfugiés des pays d’Europe de l’Est.

                             

                                                                                                              Suzanne Courant