« L’ENIGME DE LA CHAMBRE 622 »

 

de JOEL DICKER

 

Parution Mai 2020

 

Ce roman «  l’énigme de la chambre 622 » de presque 800 pages est écrit par un jeune auteur trentenaire genevois Joël Dicker qui figure dans le tiercé des auteurs à succès derrière Musso et Minier.

Le titre permet d’identifier immédiatement son genre : c’est un polar.

Un meurtre a été commis dans la chambre 622 du  palace Verbier du nom de la station de ski valaisanne très chic des alpes suisses.

L’enquête est menée par Joël Dicker lui-même qui a perdu son inspiration : sa compagne Sloane vient de le quitter et son éditeur Bernard de Fallois qui l’a fait naître en tant qu’écrivain et soutenu vient de mourir.

 

Alors qu’il décide de s’accorder quelques jours de vacances dans le palace Verbier, il  s’étonne de la rupture dans la numérotation  des chambres et de l’absence du numéro 622.

Sa rencontre fortuite avec sa voisine de chambre  Scarlett Leonas une de ses lectrices qui souhaite le voir reprendre la plume, l’entraîne dans une enquête sur cette numérotation mystérieuse qui les mènera très rapidement sur un événement intervenu 20 ans plus tôt soit le meurtre d’un banquier dans cette chambre 622, énigme qui n’a jamais été résolue.

 

Jean Bénédict, un actionnaire  de la célèbre grande banque suisse Ebezner est retrouvé mort dans sa chambre d’hôtel lors d’un événement annuel majeur: «  Le grand week-end », sortie annuelle qui rassemble tout le personnel de la banque et qui annonce l’élection du nouveau Président.

Deux candidats sont en lice pour ce poste mais à priori Jean Benedict, neveu du fondateur de la Banque n’en fait pas partie.

Le premier candidat est l’héritier légitime du fondateur de la banque Macaire Ebezner dont le père décédé a souhaité rompre la tradition en soumettant l’élection de son fils au vote du Conseil.

Son absence de charisme, son manque d’investissement mais surtout son manque de  loyauté semblent le disqualifier à priori.

Le second Lev Levovitch est un homme qui ne fait pas partie de la famille Ebezner ni du monde fermé des banquiers mais a gravi les échelons de la banque pour devenir le meilleur challenger dans cette élection.

Ses deux hommes aiment la même femme Anastasia et les stratégies menées par un personnage trouble Sinior Tarnagol vont conduire Anastasia à épouser Macaire alors qu’elle n’aime que Lev.

Pourquoi Jean Benedict a-t-il été tué et par qui alors qu’il n’avait sa place ni dans ce triangle amoureux ni dans la course auFICHES DE LECTURE titre de Président ?

 

L’intérêt de ce roman dépasse largement celui d’un simple polar.

Le thème traité est en fait celui de la mystification dans toutes les acceptions de ce terme : celle qui repose sur les attributs du théâtre avec costumes et perruques, celle qui repose sur la duplicité de l’être humain avec secrets d’états et services secrets et celle qui repose sur les artifices et subterfuges propres aux écrivains.

 

La lecture de ce roman réclame une grande concentration de la part du lecteur car 3 histoires vont s’entremêler sans cesse et sans respecter aucune logique apparente pour le guider :

  - La résolution de l’énigme elle même construite sans chronologie, alternant les éléments d’informations autour du passé de personnages nombreux et complexes et des enquêteurs de l’époque.

  - Les incursions fréquentes et autobiographiques de la relation que l’auteur entretenait avec son éditeur.

 - Les échanges du présent entre l’auteur et Sloane sa partenaire dans l’enquête et les enquêteurs qui ressurgissent du passé.

Les événements s’enchaînent, les informations affluent, le rythme est effréné, les personnages se succèdent entre passé et présent. Tout est organisé pour désorienter le lecteur, la mystification est en marche.

 

Sans dévoiler la fin de ce livre  et le noeud de l’intrigue qui repose sur différentes strates de mystifications émanant de personnages presque secondaires  et totalement insoupçonnables l’auteur dans les dernières lignes abat sa dernière carte en un dernier tour de passe-passe.

Le meurtre est enfin résolu et le rideau peut tomber sur cette enquête mais pourtant le spectacle n’est pas fini car la plus grande des mystifications reste à venir et c’est à ses lecteurs qu’il va la réserver !!!!