Le portrait disparu

de Guillemette de La Borie

Présenté par Yvette Decker

 

Apolline naît en 1926 dans une famille bourgeoise de Mautauban, et grandit à Paris dans les beaux quartiers. Son père, Henri Chamassy, travaille dans un cabinet d’assurances chez Monsieur Barrière. Très vite il devient le successeur du Président, et épouse sa fille Henriette.

En 1928, une deuxième grossesse se termine mal, puisque la mère et l’enfant décèdent.

 

Henri fait face courageusement à la situation, aidé de Mademoiselle Cabanac qui assure parfaitement l’intendance de la maison, et l’éducation d’Apolline.

 

Les années passent, nous sommes en 1938 et des signes avant-coureurs font penser qu’une guerre est proche.

Henri s’engage en politique et ses absences répétées plonge Apolline dans l’anxiété, elle a peur de tout, mais il y a Dorothée.

 

Dorothée Fogarscy a surgi dans la vie d’Apolline, elle habite le troisième étage, la famille est composée de sept personnes, ces gens sont bruyants, ils font souvent la fête, et parlent une langue étrangère.

Un jour, Apolline croise Dorothée dans l’escalier, elles ont toutes deux douze ans, coup de foudre d’amitié, réciproque.

 

Apolline a un emploi du temps chargé par diverses activités, aussi quand Dorothée l’invite à un goûter chez elle, c’est la joie.

Elle découvre dans l’appartement des toiles accrochées ou posées un peu partout, elle est éblouie

par toutes ces peintures.

Les familles font connaissance et le père d’Apolline propose d’inscrire Dorothée à Saint Opportune où se trouve sa fille, c’est le bonheur complet.

Au premier vernissage, organisé par Monsieur Fogarscy, d’origine Hongroise, les Chamassy sont invités, est également présent Anton, l’assistant de Monsieur Fogarscy, la galerie se trouve Faubourg St Honoré.

Apolline découvre avec euphorie les œuvres de Picasso, Derain, Degas, Matisse…..

Au milieu de l’assistance, ces deux jeunes filles sont remarquées, et Anton crayonne dans un coin, leur portrait.

 

Les réunions se multiplient, l’une d’elles va apporter une surprise à Monsieur Chamassy.

Dans une déclaration, Monsieur Fogarscy remercie chaleureusement Henri, et Anton dévoile une toile où la blonde vaporeuse et la brune aux grosses nattes sombres apparaissent, Dorothée et Apolline. Le tableau est intitulé: les deux jeunes filles.

 

En 1939 Monsieur Chamassy est soucieux, et prépare le départ d’Apolline chez sa grand-mère

Irène. Il  l’inscrit au pensionnat Jeanne d’Arc, situé  tout  proche de la villa Mirasol, ce qui permet à l’adolescente de rentrer chez elle le week-end. La mère de Dorothée suggère que sa fille suive Apolline sous le nom de Dotha  Fogard.

 

Toutes deux vivent dans l’insouciance, mais pour Dorothée ses parents lui manque.

Un jour la villa Mirasol est squattée par des réfugiés, toutes les réserves de la maison y passent, alors, Dorothée pense que ses parents eux aussi ont dû fuir.

En 1942 Irène, la grand-mère décède, Mademoiselle Cabanac qui a accompagné les deux jeunes filles n’est plus présente, elles sont livrées à elles- mêmes, plus aucune nouvelle de leur famille.

 

Invasion des allemands dans la zone libre. Un matin, ces derniers font irruption dans l’établissement scolaire pour réquisition, la directrice a juste le temps de cacher trois pensionnaires dont Dorothée, ils repartent, l’endroit ne leur convient pas.

 

Peu de temps après les allemands prennent possession de  la villa Mirasol, Apolline veut récupérer quelques affaires, malgré le danger, elle entraîne Dorothée contre son gré.

 

Elles sont découvertes, les deux valises qui renferment leurs souvenirs sont fouillées, de façon

brutale.

Tombe de la valise de Dorothée la petite lampe plus lourde que le reste.

Le lendemain elle est arrêtée, en tentant de fuir, elle est abattue.

 

On apprend qu’en 1942 la famille Fogarscy  est déportée à Auschwitz, et que leurs toiles ont disparu.

 

Après la guerre, Henri revenu de Londres, retrouve Apolline qui a bien changé, désormais une large mèche blanche orne son front.

Ancienne élève de l’école du Louvre, Apolline devient commissaire- priseur, elle parcours les salles des ventes, toujours à la recherche du tableau les deux jeunes filles.

Elle voit très peu son père, ce dernier découvre qu’il est grand-père d’un petit Antoine né en 1956, fils d’Anton, ce dernier décède la même année, lors des évènements de Budapest.

Les années passent, Antoine qui vit aux Etats Unis se marie avec Edith, ils ont une petite fille Alyssia, mais très vite Antoine se retrouve seul, sa femme est partie.

Il rentre en France et Alyssia fait de longs séjours chez sa grand-mère qui lui fait partager sa passion, elle a un bon coup de crayon.

 

Apolline meurt sans avoir réalisé son rêve, retrouver son tableau, les deux jeunes filles.

Accompagné de son copain Théophile, Alyssia  reprend le flambeau, ils sont persuadés que le tableau est resté en France.

Après de difficiles recherches, ce tableau sera retrouvé, il connaîtra un beau destin.

 

Ce roman décrit en détail l’atmosphère de la dernière guerre, qui parfois a rapproché des populations d’origines différentes, avec ce qu’il y a de plus beau, mais a aussi brisé des vies par l’absurdité et la folie des hommes. 

Des recherches minutieuses ont été faites par l’auteure  sur la spoliation et la sauvegarde des œuvres.

Des personnes au péril de leur vie, dans le plus grand secret, ont transféré de nombreuses œuvres dans le sud ouest de la France.

 

Même sur le sol Français il a été très difficile de retrouver les propriétaires, le problème subsiste toujours de nos jours.