Le collier rouge

de Jean-Christophe Rufin publié en 2014

Présenté par Michel NOUGIER

 

Dans une petite ville du Berry, écrasée par la chaleur de l’été, en 1919, un héros de la grande guerre est retenu prisonnier au fond d’une caserne déserte. Devant la porte, son chien tout cabossé aboie jour et nuit. Non loin de là, dans la campagne, une jeune femme usée par le travail de la terre, trop instruite cependant pour être une simple paysanne, attend et espère le dénouement de l’affaire.

Le juge qui arrive pour préparer le procès est un aristocrate dont la guerre a fait vaciller les principes.

Dans ce petit livre très court mais extraordinairement bien écrit trois personnages se côtoient et, au milieu d’eux, un chien, qui détient la clef du drame…

 Que s’est-il donc passé ?

Le 14 Juillet 1919 dans un petit village du Berry, on célèbre la première fête nationale de l’après-guerre. C’est l’occasion pour les politiques et les militaires de défiler avec leurs médailles. Quelques poilus sont là lorsqu’éclate un incident causé par l’un d’entre eux, un dénommé Jacques Morlac, revenu du front d’Orient.

L’homme est immédiatement arrêté et emmené en prison. Pendant que dehors, le chien Guillaume aboie jour et nuit, dans sa cellule de la maison d’arrêt désormais déserte, le prisonnier attend qu’un juge militaire vienne l’interroger.

Enfin, le chef d’escadron Hugues Lantier du Grez se présente. C’est un parisien issu de la droite chrétienne qui n’a qu’une hâte, rejoindre les siens. En conséquence, cette affaire est la dernière qu’il a à traiter avant sa démobilisation.

D’emblée, l’officier de réserve qui s’est courageusement battu dans  la Marne regarde Morlac avec un certain mépris. Pour lui, même s’il a été décoré de la légion d’honneur, ce caporal en poste à Salonique n’était qu’un planqué dans les Balkans. Mais au fil des conversations, le juge va devoir revoir son état d’esprit. Peu à peu, il va se montrer plus compréhensif. Finalement, il observe que  Morlac s’est vraiment battu, qu’il est intelligent et courageux. Il a risqué sa vie pour la patrie. C’est un homme respectable.

Au demeurant la guerre est finie et les militaires sont désormais plutôt mal vus par le monde paysan qui a perdu beaucoup de ses enfants. De surcroit, la question est claire, à quoi servirait une condamnation qui  ne ferait qu’envenimer les choses.

Désormais, Hugues Lantier du Grez en est certain, il veut terminer sa carrière sur un acquittement, il propose alors à l’accusé plusieurs échappatoires. Mais Moralc refuse obstinément. Il est fier de ses actes. Il pense qu’ils étaient nécessaires et veut en assumer pleinement  la responsabilité. Il ne  voit aucune raison de s’en excuser »…

Mais pourquoi ? Et finalement qu’est-ce que ce soldat a bien pu faire pour atterrir dans une geôle ? On ne le saura que dans les dernières pages du livre.

 

 

                                                                                                                         Michel NOUGIER